Le fil rouge du destin

le fil rouge du destin
le fil rouge du destin

« Parfois, le destin ressemble à une tempête de sable qui se déplace sans cesse. Tu modifies ton allure pour lui échapper. Mais la tempête modifie aussi la sienne. »
Haruki Murakami

Le fil rouge du destin

« Un fil rouge invisible relie ceux qui sont destinés à se rencontrer et ce, indépendamment du temps, de l’endroit ou des circonstances. Le fil peut s’étirer ou s’emmêler, mais il ne cassera jamais… »

D’après une ancienne légende, chaque homme est lié à son âme sœur par un fil rouge. Il relie deux être destinés à s’aimer. Quel que soit la distance, les conflits, les obstacles, qu’il se tende, se détende, quelque doit les torsions qu’on lui inflige, il ne suivra toujours le mouvement pour permettre aux heureux élus de se rencontrer.
Ce fil nous accompagnera tout au long de notre vie, de notre naissance à notre mort et suivrait chaque étage de notre vie. Le lien se fait généralement autours de la cheville, du petit doigt ou encore du poignet, selon les pays.

La première version écrite de la légende en Chine sous la dynastie Tang (618-907), narré par Li Fuyan, dans son conte L’auberge des fiançailles.

Le vieillard sous la lune
Le vieillard sous la lune

Un beau soir, un jeune voyageur nommé Wei Gu de passage dans la ville de Songchen descendit dans une auberge pour la nuit. Devant l’entrée, sous le clair de lune, il rencontra un vieillard. Le vieil homme appuyé contre un sac en toile, consultait un livre étrange.
Intrigué, Wei Gu l’interrogea, lui demandant ce qu’il y cherchait. Le vieillard lui répondit que ce livre contenait toutes les unions matrimoniales du monde. Il ajouta que le sac de toile contre lequel il était appuyé contenait des fils de soie rouge qui, une fois attachés aux pieds de deux personnes, les vouent à être époux, et ce quelle que soit la distance sociale ou géographique qui les sépare actuellement, même si leurs familles sont ennemies jurées.
Wei Gu lui demanda alors qui serait sa femme. Le vieillard lui répondit qu’il s’agissait de la petite fille de la marchande de légume. Pensant qu’il se moquait de lui, Wei Gu monta se coucher. Le lendemain, curieux, Wei Gu allât tout de même jeter un coup d’œil à l’étal de la vieille marchande de légumes. Il fût vexé et déçu de voir que la jeune fille n’était pas vraiment jolie, il la poussa alors qu’elle passait à côté de lui avant de s’éclipser, énervé et honteux.
Bien des années plus tard, ses parents organisèrent un mariage arrangé, comme la tradition le veut, il ne découvrit le visage de son épouse seulement le soir du mariage. Elle portait une mouche entre les deux sourcils, intrigué, Wei Gu lui demanda pourquoi. Elle lui répondit que lorsqu’elle était petite un voyou l’avait faite tomber sur le front et qu’elle en avait gardé une cicatrice. Wei Gu réalisa que c’était lui le voyou dont elle parlait et prit conscience des paroles du viel homme. Il lui confessa alors son histoire, qui parvint jusqu’au préfet de Songchen. Celui-ci décida de renommer l’auberge « l’auberge des fiançailles », le vieillard sous la lune fut rapidement connu de tous. Wei Gu et sa femme, comprenant que leur union était prédestinée, décidèrent de ne jamais se disputer.

Le vieillard sous la lune est considéré comme un dieu, on célèbre son anniversaire lors de la fête de la lune, le quinzième jour du huitième mois lunaire.
Bien qu’il soit considéré comme une divinité, on ne peut généralement lui solliciter qu’une seule alliance. Afin d’expliquer les problèmes que peuvent rencontrer certains mariages, on raconte que le vieillard, fabriquant des effigies en terre des futurs époux avant de les lier au fil rouge, ne dispose que d’un espace limité pour faire sécher ses figurines et qu’il est donc contraint d’en laisser certaines sécher dehors. Il arrive alors que la pluie les fasse en partie fondre, ce qui diminue l’entente du couple.

Représentation culte du vieillard sous la lune
Représentation culte du vieillard sous la lune


Sous la dynastie Tang (618-907) la coutume voulait que les futurs époux tiennent l’extrémité d’un fil rouge lors de la cérémonie de mariage. Plus tard, sous la dynastie Song (960-1279) le fil fût remplacé par un mouchoir. De nos jours, le rouge reste une couleur très répandue lors des mariages traditionnels chinois.
Cette histoire connait de nombreuses variantes, souvent lié aux interprétations des différentes traductions.

Dans le folklore japonais, la légende du fil rouge (赤い糸 – Akai ito) est également très présente, en particulier dans les mangas shôjo et les films romantiques. Les êtres destinés à s’aimer sont liés par le petit doigt alors que A l’image de la légende chinoise les âmes sœurs sont liés dès la naissance, toutefois, le mythe omet la présence du vieillard sous la lune.

Nana, manga sorti en 2000 d’ Ai Yazawa. Le fil rouge est simplement mentionné par le personnage de Reira s’adressant à Shin : « Ne lâche jamais cette main que tu serres dans la tienne même si à ces doigts tremblants, il n’y a ni fil rouge ni bague de promesse… »

Akai Ito no Shikkou Yuuyo, manga écrit par Yoshio Akira en 2016. L’auteur donne un mystérieux don à une jeune homme, situation cocasse qui va lui permettre de traiter un sujet assez tabou, à savoir l’homosexualité.
Kei, un jeune adolescent, a le don de voir le fil rouge du destin. Celui-ci amoureux d’une amie, sait sa relation vouée à l’échec, son fil rouge n’étant pas liée à cette dernière. Après deux ans d’amour non réciproque, notre protagoniste n’attend plus qu’une chose : que sont fil se lie avec quelqu’un. Un jour, son fil a enfin reconnu sa moitié ! Mais le fil ne s’est pas relié à son amie… mais à un jeune garçon.

Dans le drama Akai Ito, l’histoire traite le mythe du fil rouge, sous un aspect socio-psychologique et dramatique, tout en adoptant un ton simple, fragile, on suit la vie de deux jeunes gens, nés tous deux un 29 février : Mei et Atsushi, lié par le destin. On suivra tout au long des épisode les différentes épreuves auxquels ils vont être confrontés, dans leur situation familiale compliquées, leurs histoires d’amour, leurs amitiés et les différents problèmes d’addictions.
Il existe aussi une adaptation en film, Threads of Destiny

De nombreux artistes et personnalités reprennent ce mythe. En musique on peut citer Della, Ostuka Ai, Megurine Luka (Vocaloïd).

Et la liste est loin d’être exhaustive !

1 Comment

  1. Je ne connaissais pas du tout cette histoire ! Il me semble qu’il y a également un jeu vidéo qui s’inspire de ce mythe. J’ai cherché sur le Net, mais je ne me souviens plus du titre…

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