Entre fantastique et aventure, Jumanji nous entraîne dans cet enchainement de catastrophes palpitant, nous laissant un bon souvenir, accompagné d’un peu d’amertume. Adapté du livre de Chris Van Allsburg, l’histoire est réadaptée pour y intégrer un personnage, Allan, coincé dans le jeu depuis 26 ans que Judith et Peter doivent délivrer.
Le réalisateur Joe Johnston, surtout connu pour Chérie, j’ai rétréci les gosses, est aux commandes du projet Jumanji et s’entoure de l’équipe ILM (Industrial Light & Magic) ayant travaillé sur Star Wars et Jurassic Park, pour créer des effets spéciaux de qualité pour l’époque ainsi que de Thomas Ackerman en tant que directeur de la photographie pour créer une ambiance mystique. Ce dernier ayant travaillé sur Beetlejuice, rappelons-le.
Le film commence à la fin du XIXème siècle, où l’on voit deux jeunes enfants enterrant un mystérieux jeu de société. Puis, une ellipse nous emmène en 1969, à l’époque d’Allan Parish, souffre douleur de ses camarades de classe et fils d’un riche entrepreneur. Après s’être fait rouer de coups par des petites crapules pour une petite histoire de jalousie, le jeune garçon, attiré par des bruits de tam-tam, trouve la fameuse boîte sur un chantier de construction. Le soir venu, il décide d’y jouer chez lui avec sa copine, Sarah, mais se fait littéralement aspirer par le plateau et cette dernière poursuivre par des chauves-souris. Vingt-six ans plus tard, une femme ainsi que ses deux neveux orphelins achètent la demeure à un prix raisonnable pour la simple et bonne raison qu’elle n’est plus habitée depuis longtemps. Les enfants Judith et Peter, eux aussi attirés par les bruits de tam-tam, découvrent le jeu au grenier et continuent la partie. S’ensuivent des évènements dramatiques…
Malgré qu’ILM ait travaillé sur la post-production, les effets spéciaux sont, dans l’ensemble, peu crédibles : les scènes avec les singes sont très mal animées et celle des araignées en plastique est à mourir de rire et non de trouille. Cependant, la plante vénéneuse et la charge des animaux sont réalistes pour l’époque, surtout la séquence où un éléphant écrase la voiture dans laquelle se cache Peter.
Le livre a été un échec à sa publication. L’auteur a dû se pencher sur la réécriture du scénario avec l’aide de la Columbia pour améliorer le récit afin d’y toucher des droits d’auteur. Robin Williams, alors au top de sa carrière après l’excellent Hook, est alors appeler pour jouer le rôle d’Allan Parish adulte. C’était l’élément-clef du succès de cette histoire. Un personnage fort sympathique qui serve de mentor pour les jeunes enfants et qui connaît les dangers de la jungle.
Pour un film destiné à un public jeune, le ton général y est assez malsain dans le sens où le mystère autour de cette boîte de jeu est gardé secret. C’est sûrement le facteur le plus important qui contribue au côté effrayant de l’histoire. Avec Thomas Ackerman, l’ambiance visuelle glauque est au rendez-vous mais quand même moins que dans ses précédents travaux. Cependant, quelques situations comiques bien placées nous rappellent que l’on regarde un film avec Robin Williams et que la peur n’est pas prête de nous envahir. Quant à la bande originale, c’est James Horner qui en est le chef d’orchestre, un thème qui sera également réutilisé pour le dessin animé Jumanji. Après avoir travaillé avec Joe Johnston sur Chérie, j’ai rétréci les gosses, il se fera un nom grâce au film Titanic pour lequel il compose notamment My heart will go on avec Céline Dion.
Aux côtés d’un excellent Robin Williams, comme à son habitude, nous avons deux jeunes acteurs dont Kirsten Dunst (la compagne de Peter Parker dans le Spiderman de Sam Raimi) qui agissent vraiment comme des enfants contrairement à ceux que l’on peut voir dans les films des années 2000 (Harry Potter, Le Monde de Narnia…) où ils se comportent comme des héros décrédibilisant leur jeu. Jonathan Hyde joue deux rôles : celui du père d’Allan et du chasseur Van Pelt. On pourrait penser que ce dernier est la réincarnation de son géniteur dans le jeu et qu’il doit l’affronter pour surmonter ses peurs.
Pour ceux qui ont été enfants dans les années 1990 voir 1980, Jumanji est culte ainsi que la série animé qui verra le jour deux ans plus tard avec ces personnages encore plus terrifiants. Quand on pense à Robin Williams, l’œuvre de Joe Johnston est un des films auquel on pense en premier. Même si les effets visuels ont beaucoup vieilli, l’intrigue et l’humour subtil restent toujours efficaces. Un nouveau film Jumanji est sorti mais il n’égalera sûrement pas celui de 1995.
Quentin DUPORT pour Pascal Retro Games
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